Monsieur le Président de la Transition, Chef de l’État, Général des corps armés, Mamady Doumbouya,
En cette période où la Guinée s’efforce de se reconstruire et de se positionner comme une nation tournée vers l’avenir, il est un sujet qui ne peut être ignoré : la situation critique des étudiants boursiers guinéens en Fédération de Russie. Nous, jeunes, envoyés par l’État pour représenter notre pays et acquérir des compétences indispensables à son développement, traversons aujourd’hui une crise sans précédent.
Depuis le début de l’année scolaire 2024-2025, les bourses d’entretien promises ne nous sont pas versées. Ces fonds, qui constituent notre unique moyen de subsistance dans ce pays étranger, sont essentiels pour couvrir nos besoins quotidiens (nourriture, logement, transport, soins de santé et autres frais). Sans ces ressources, nous nous retrouvons dans une précarité extrême, confrontés à des difficultés qui menacent non seulement notre bien-être, mais aussi notre réussite académique. D’entre nous, certains, désespérés, sont contraints de sécher les cours pour chercher du travail afin de survivre. Mais cette quête de survie les expose à de graves risques.
En Fédération de Russie, il est strictement interdit aux étudiants étrangers de travailler sans autorisation. Pourtant, face à l’urgence, beaucoup n’ont d’autre choix que de braver cette interdiction. Malheureusement, plusieurs d’entre eux se font arrêter par la police intérieure, emmenés en prison et laissés à croupir dans des cellules, sans assistance, ni soutien. Ces arrestations ne font qu’aggraver leur détresse, compromettant leur santé mentale, leur sécurité et leur avenir académique.
Monsieur le Président, nous sommes l’avenir de notre nation, nous sommes les futurs ingénieurs, médecins, économistes et enseignants qui contribueront à bâtir une Guinée plus forte et plus prospère. Nous abandonner dans de telles conditions, c’est compromettre non seulement notre avenir, mais aussi celui de notre pays.
Nous comprenons les défis économiques auxquels la Guinée est confrontée. Cependant, nous croyons fermement que l’éducation et la formation de la jeunesse doivent rester une priorité absolue. Les étudiants boursiers en Fédération de Russie ne demandent pas une faveur, mais simplement que l’État honore ses engagements envers nous.
