Un nouveau coup dur pour la démocratie malienne. Ce mercredi, la junte au pouvoir a annoncé la suspension « jusqu’à nouvel ordre » de toutes les activités des partis politiques et des associations à caractère politique, évoquant des raisons d’ordre public. La décision, prise par le chef de l’État, le général Assimi Goïta, a été rendue publique à travers un décret lu à la télévision nationale.
Cette mesure survient dans un contexte de montée des tensions politiques. Une large coalition de partis a récemment appelé à manifester ce vendredi contre leur éventuelle dissolution et pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Le décret étend la suspension à « toute autre organisation se réclamant d’un caractère politique », marquant une nouvelle étape dans la restriction de l’espace civique au Mali.
Fin avril, les autorités avaient déjà abrogé la loi encadrant le fonctionnement des partis politiques, une décision perçue comme un signal inquiétant vers leur suppression. En réaction, une centaine de partis se sont regroupés pour exiger la fin de la transition au plus tard le 31 décembre 2025, et réclamer un calendrier clair de retour à la vie démocratique.
Malgré un climat politique tendu, cette coalition est parvenue à mobiliser plusieurs centaines de personnes à Bamako le week-end dernier, un événement rare depuis les coups d’État successifs de 2020 et 2021.
Pour mémoire, les autorités avaient déjà suspendu les activités des partis pendant trois mois en 2024.
Djamanainfo.com
