Dans le quartier de la mosquée, dans la commune urbaine de Faranah, notre correspondant a rencontré Bangaly Keita, une personne en situation de handicap qui consacre son temps à mendier le long des principaux axes de la ville. Bangaly évoque les nombreuses difficultés qu’il rencontre pour joindre les deux bouts.
Il a consenti à nous faire part de sa situation difficile : « Je suis âgé de 20 ans. Je suis né avec un handicap qui m’empêchait de me tenir debout. Ce n’est qu’à l’âge de 10 ans que j’ai commencé à m’exercer à marcher progressivement. Aujourd’hui, je rends grâce à Dieu car je peux marcher petit à petit en m’appuyant sur ma bicyclette »
« Nous étions deux enfants vivant avec ma mère, mais ma sœur est malheureusement décédée. Depuis ce jour tragique, ma mère n’a pas eu d’autre enfant. Mon père, quant à lui, a décidé de ne plus continuer sa vie avec elle. Ils ont donc vécu une séparation difficile, et mon père nous a rejetés, ma mère et moi. Après cette séparation, ma mère s’est remariée, mais son nouveau mari n’a pas souhaité m’accueillir chez lui, ce qui a rendu notre situation encore plus compliquée. Actuellement, mon père vit en Angola. Il ne ressent pas le besoin de s’occuper de moi et m’a rejeté en raison de mon handicap. Il a, depuis, fondé une nouvelle famille et, a deux autres enfants : un fils et une fille. Malgré cela, je reste le premier fils qu’il a eu »
« Ma mère a frappé à toutes les portes et a consulté de nombreux féticheurs dans l’espoir de trouver un traitement pour mes problèmes de santé, mais toutes ses démarches se sont révélées vaines. Je lui ai demandé de rester calme et de comprendre que tout cela faisait partie de la volonté de Dieu. Pour ma part, il m’est très difficile de trouver de la nourriture. Lors des jours où je ne parviens pas à gagner de l’argent, je passe la journée entière sans manger. De plus, je n’ai pas de lieu où passer la nuit, ce qui rend ma situation encore plus précaire et difficile à supporter »
« Auparavant, je passais mes nuits chez ma mère. Cependant, la famille de son mari n’apprécie pas ma présence et ne souhaite pas que je reste chez eux. Par le passé, j’allais également chez la famille de mon père, mais là-bas non plus, je ne suis pas le bienvenu. En particulier, ma grand-mère paternelle a clairement exprimé son désir de ne pas me voir et a même demandé à mon père de m’interdire l’accès à leur maison. De plus, ma mère n’a pas les moyens de m’apporter l’aide dont j’ai besoin dans cette situation difficile »
« J’adresse un appel aux personnes de bonne volonté, ainsi qu’au Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, et au Président du Conseil National de la Transition, Dr Dansa Kourouma, afin de solliciter leur soutien pour m’aider à sortir de cette situation de précarité persistante »
Faranah, Alpha Amadou Barry pour le Gbaikandjamana.com
Tel : 623 47 83 39
