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Côte d’Ivoire/Crise politique : les députés du PDCI boycottent l’Assemblée après la radiation de Tidjane Thiam

La tension monte à l’approche de la présidentielle ivoirienne prévue pour le 25 octobre prochain. En réaction à la radiation de Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), de la liste électorale, les députés du groupe parlementaire PDCI-RDA ont boycotté la séance plénière de l’Assemblée nationale ce mercredi 23 avril.

Un acte fort, rapidement rejoint par les élus du PPA-CI, qui ont affiché leur solidarité à l’opposant exclu du processus électoral. L’information a été confirmée à la fois à Adama Bictogo, président de l’Assemblée nationale, et aux nombreux militants réunis à la Permanence du PDCI au Plateau, cœur historique du parti.

« Les gens veulent écarter le président Tidjane Thiam parce qu’il veut sauver la Côte d’Ivoire. Nous voulons le dialogue et une justice équitable », a déclaré Simon Doho, président du groupe parlementaire du PDCI, devant les militants.

Une décision de justice irrévocable

La radiation de Tidjane Thiam a été actée le mardi 22 avril par le tribunal de première instance d’Abidjan, qui a jugé que le leader du PDCI avait perdu sa nationalité ivoirienne après avoir acquis la nationalité française en 1987.

« La présidente du tribunal a estimé que Tidjane Thiam n’était plus ivoirien au moment de son inscription sur la liste électorale », a expliqué Me Ange Rodrigue Dadjé, avocat de la partie requérante.

Cette décision, désormais insusceptible de recours, s’impose à la Commission électorale indépendante (CEI), bien que celle-ci ait initialement maintenu Thiam sur la liste, s’appuyant sur le certificat de nationalité qu’il leur avait fourni.

Une réaction ferme de l’opposant

Tidjane Thiam, qui incarne l’espoir d’une alternance démocratique pour une large frange de la population, rejette les motifs du tribunal et dénonce une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

« Les Ivoiriens attendent du système judiciaire qu’il garantisse des élections pacifiques, transparentes et crédibles – non qu’il serve d’instrument à un régime pour faire taire ses opposants », a-t-il déclaré à chaud.

Un climat politique de plus en plus tendu

À six mois du scrutin, cette décision risque d’intensifier la polarisation du climat politique ivoirien, réveillant le spectre des tensions électorales passées. Le boycott de l’Assemblée par les groupes parlementaires d’opposition marque un tournant dans l’escalade de la crise.

djamanainfo.com

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