SiguiriSociété

Tensions à Bidika Kofilani : une intervention militaire fait plusieurs blessés et cause la mort d’un bébé

Les habitants de Bidika Kofilani, un district situé dans la sous-préfecture de Bidika Franwalia (préfecture de Siguiri), vivent actuellement dans une profonde détresse. Tôt dans la matinée de ce samedi 31 mai 2025, une intervention musclée des forces militaires a semé la panique dans la localité.

Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, des militaires seraient arrivés sans avertissement, procédant à l’arrestation de plusieurs personnes, hommes comme femmes. Des coups de feu ont été entendus et des gaz lacrymogènes ont été massivement utilisés. Plusieurs personnes ont été blessées, et un bébé aurait malheureusement perdu la vie dans la confusion, asphyxié par le gaz, selon les témoins.

L’intervention aurait eu lieu alors que les habitants assistaient aux funérailles d’une femme décédée la veille. À l’annonce de l’arrivée des militaires, la foule a été prise de panique. Des dizaines de personnes ont fui dans toutes les directions, abandonnant effets personnels et proches. « Les militaires ont non seulement tiré des coups de feu, mais ils ont aussi défoncé des portes, volé des biens, et empêché toute tentative de filmer la scène », affirme un habitant visiblement bouleversé.

Ce climat de tension semble lié à un conflit foncier ancien entre les localités de Bidika Kofilani et de Sèkè Tomboni. Cette affaire, toujours en instance devant la justice de Siguiri, n’a, à ce jour, pas trouvé de solution définitive. Certains habitants s’interrogent sur la légalité de cette opération militaire, d’autant plus que ni le président du district ni les autorités sous-préfectorales n’auraient été officiellement informés de l’intervention.

Des sources locales rapportent que les militaires auraient agi sur ordre du procureur de Siguiri, ce qui alimente les soupçons de partialité et d’abus d’autorité. Des allégations de corruption circulent également, bien qu’aucune preuve formelle ne permette pour l’instant de les confirmer.

« Ma mère a été arrêtée alors qu’elle dormait dans sa chambre, pourtant elle revient tout juste de l’hôpital. Elle est en deuil, elle pleure sans cesse, réclamant qu’on enterre son enfant dans la dignité », confie, en larmes, un témoin direct.

Cette situation soulève de nombreuses questions au sein de la population locale, qui appelle à une enquête indépendante et à une intervention urgente des autorités civiles et des défenseurs des droits humains pour faire toute la lumière sur cette opération controversée.

Djamanainfo

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
error: