Guinée : le général Amara Camara contredit Bah Oury sur les élections de décembre 2025

Conakry, 22 mai 2025 – Le calendrier électoral en Guinée suscite de vives interrogations après la sortie du général Amara Camara, porte-parole de la présidence, ce jeudi. Lors d’une conférence de presse coanimée avec le ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, le général a tenu à clarifier la position officielle de la présidence concernant les échéances électorales.
Alors que le Premier ministre Bah Oury avait récemment affirmé que toutes les élections – présidentielle, législatives et locales – se tiendraient ensemble en décembre 2025, cette déclaration a été nuancée, voire démentie, par le général Amara Camara.
« J’ai également appris que le Premier ministre avait déclaré que les élections se tiendraient ensemble en décembre 2025. C’était une nouvelle pour moi. À ce jour, aucune date n’a été fixée », a déclaré le général Camara.
Il a ajouté que la priorité actuelle est le référendum constitutionnel, condition préalable à la tenue d’élections crédibles :
« Pour l’instant, il s’agit d’un référendum. Il faut d’abord une Constitution avant de fixer une date. J’espère que ce jour viendra, afin que le président puisse enfin signer la date qui sera choisie. »
Une déclaration qui relance le débat sur les équilibres du pouvoir
Cette sortie publique soulève des questions sur la cohérence au sein de l’exécutif de transition et l’autorité réelle du Premier ministre. Pour certains observateurs, le général Amara Camara semble désavouer Bah Oury, ce qui alimente les critiques selon lesquelles ce dernier ne serait qu’un chef du gouvernement de façade, sans véritable pouvoir décisionnel.
Des voix s’élèvent déjà pour dénoncer un manque de clarté dans la conduite de la transition. D’autres y voient un signal préoccupant quant à la volonté réelle de la junte d’organiser des élections dans les délais annoncés.
Alors que l’Union africaine et la CEDEAO suivent de près l’évolution de la transition guinéenne, cette divergence de communication entre les plus hautes autorités pourrait renforcer les soupçons de glissement du calendrier électoral.
Djamanainfo