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Guinée : Un jeune de la communauté Bassarie, victime de discrimination « Que je ne suis pas guinéen » 

Les membres de la communauté Bassarie, une ethnie bien existante sur le sol guinéen comme toute autre sont jusque-là, rejetés dans l’administration du pays à cause de leur noms de famille. De surcroît, un jeune de cette communauté est passé à la maison centrale de Conakry à cause de son nom de famille. Même si la nation guinéenne vient de fêter l’anniversaire de la 66 années de sa libération coloniale.

Après l’obtention de son Baccalauréat pour l’université, Charles Tchara Biès a rencontré des difficultés pour réunir ses papiers à fournir pour une orientation possible dans l’une des Universités de son pays natal, la Guinée.

Né et grandi dans la préfecture de Koundara le jeune Biès se voit discriminé et rejeté dans sa propre nation.

« Ça s’est passé il y’a un an de cela. J’accepte de parler encore parce que ça s’est répété plusieurs fois, dans des écoles et un peu partout quand même. Chaque fois qu’on demande ton nom, il faut qu’on demande, est-ce que tu es guinéen ? Là, si j’ai la connexion, je tape Bassarie, je leur montre ma communauté et localité. C’était pour la recherche de mon certificat de nationalité, après mon admission au Bac et c’était l’un des documents qui était demandé pour l’inscription à l’université. Donc quand je suis venu à Coyah chez mon cousin, il m’a dit qu’on peut le faire à la justice de Coyah ici, avant que tu n’ailles à Sangoya. Je suis allé à la justice de Coyah on m’a demandé de faire la photocopie de mon extrait de naissance, je l’ai fait et je suis allé avec ça. Quand je suis rentré dans la salle, le monsieur qui saisissait sur l’ordinateur m’a demandé de dicter mon nom, je dis Charles tchara, une fois que j’ai dis Biès, il s’est levé sur sa chaise, il est allé demander ses amis “ Biès ça c’est pas guinéen ça ? je lui ai entendu, moi aussi. C’était ma première fois qu’on me dise que je ne suis pas guinéen. Il y’a une dame de Koundara qui a dit qu’il y’a beaucoup de noms paraît à Koundara. Il a accepté de signer » a fait savoir le jeune Biès. 

Dans cette localité de la Guinée, plusieurs noms de famille comme Bonang, Biendia, Bydiar, Boubane, Biès, Bianquinche, Bangar et tant d’autres y existent mais parfois, certains même changent de nom pour échapper à ce système discriminatif sur leur sol de naissance.

Poursuivant son périple, ce jeune d’une vingtaine, compte battre le pavé afin de stopper cette pratique.

« De report en report, je suis venu le mardi, ils m’ont dit que mon document n’a pas été signé. Je viens le mercredi, j’entre dans la salle, je dis que je suis venu récupérer mon document, il me demande mon nom je dis Charles Tchara Biès. Il me répond  » qu’il pense que mon document a été refusé  » Je demande pour quelle raison ? Il répond qu’il y’a un problème avec mon nom, que je ne suis pas guinéen. Je suis sorti de la salle à peine dans la cour, le monsieur me rattrape et me remet mes 50.000 GNF et le reste de mes documents. Dans des démarches, on a rencontré un Foulakounda, un certain Boiro de Koundara qui travaillait là-bas, qui a dit qu’il se porte garant. Il m’a demandé quelques mots en Bassarie que j’ai répondu. Le lendemain, je suis revenu récupérer mon document, tout était fait. J’accepte d’en parler de ça aujourd’hui parce que je veux que ça cesse maintenant » relate le jeune de la communauté Bassarie avec fermeté. 

A retenir qu’un festival dénommé, Festival Des Arts du Badiar est prévu à Koundara du 14 au 21 Décembre prochain pour combattre cette pratique, en plus, sauver de la culture de cette localité de la Guinée qui est en phase de disparition.

Dédé pour le Gbèkandjamana.com

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