Guinée : Ouverture du forum sur l’avenir de la presse à Conakry

Conakry, 19 mai 2025 – Le forum national sur l’avenir de la presse en Guinée s’est ouvert ce lundi à Conakry, à l’initiative de la Haute Autorité de la Communication (HAC). Ce rendez-vous de trois jours, réunissant professionnels des médias, autorités de régulation et membres du gouvernement, a été marqué par la participation des plus hautes instances de la transition, notamment le président du Conseil national de la transition (CNT), Dr Dansa Kourouma.
Une presse libre mais responsable
Dans son discours d’ouverture, Dr Kourouma a souligné l’importance cruciale d’une presse libre dans un contexte de transition politique. Il a toutefois rappelé que la liberté de la presse ne doit en aucun cas être confondue avec le désordre.
« Nous savons tous qu’une presse libre n’est pas synonyme de désordre. Elle est garante de vérité, de diversité, de rassemblement, de transparence et défend une bonne gouvernance. Et surtout, elle témoigne de la participation citoyenne », a-t-il affirmé, citant Albert Camus : « Une presse libre peut être bonne ou mauvaise, mais sans liberté, elle ne sera jamais que mauvaise. »
Un appel à la responsabilité des médias
Pour le président du CNT, ce forum s’inscrit dans une démarche de refondation de l’État et de rectification institutionnelle, où la presse doit jouer un rôle moteur.
« Une presse dynamique et professionnelle, indépendante et responsable, est la garantie d’un État stable, d’une société informée, d’un peuple éveillé. »
Cependant, Dr Kourouma n’a pas manqué d’évoquer les dérives constatées ces dernières années : diffamation, désinformation, instrumentalisation communautaire, autant de pratiques qui ont, selon lui, entamé la crédibilité de la profession.
« Une presse en perte de repères peut devenir un instrument de division, de manipulation, voire d’instabilité. Or, certaines pratiques contraires à l’éthique et à la déontologie ont été observées dans notre paysage médiatique », a-t-il déploré.
Un espoir de transformation
Malgré ce constat, le président du CNT s’est voulu optimiste quant à la capacité de la presse guinéenne à se réformer.
« Ce forum en est la preuve. Nous croyons en la capacité de transformation de notre presse. Ensemble, nous devons établir un diagnostic sans complaisance et poser les bases d’un avenir médiatique solide, fondé sur la responsabilité et la conscience des enjeux de notre époque. »
Le forum se poursuivra jusqu’au 21 mai avec des ateliers, des panels et des débats autour des thématiques clés telles que l’éthique journalistique, la régulation des médias, la lutte contre les fake news et la place de la presse dans un État en transition.