La politique guinéenne, le même refrain entêtant et inéluctable : « Le même discours par-ci, par-là. Le même égoïsme excédant avec les mêmes têtes et les mêmes cerveaux »… Par Fassou CAMARA, historien-journaliste.

Une totale nullification, un simple recommencement sans fin.
Il s’agit d’écouter les gens. Non, je ne parle pas de tout le monde, je m’en excuse. Je parle plutôt des éternels sadiques. Ceux-là mêmes qui voient le mal partout. Aucune humilité dans leurs démarches. Aucune moralité dans leurs actions. Morbleu !
Le problème de la Guinée, c’est nous, les intellectuels.
Nous manquons de propositions concrètes. Nous ne sommes ni profonds ni neutres dans nos interventions. Nos discours se construisent, dans la plupart des cas, autour de personnes. Et quand quelqu’un s’oppose à nos opinions, il cesse aussitôt d’être un intellectuel à nos yeux.
Tantôt, tu entends des discours du genre :
« Ceux-ci ou ceux-là ne seront jamais présidentiables en Guinée, ils ne veulent pas le bonheur de tout le monde. »
Tu entends d’autres dire :
« Il faut exclure ces gens-là de la transition, ils ont tous soutenu le régime déchu. »
La haine de l’autre, l’exclusion, le désir du cœur, l’impulsion pulsatoire, l’émotion… ne sont que de mauvaises altercations de circonstances.
À notre époque, la religion ne sert plus à rien du tout. L’intelligence s’abaisse et s’affaisse de jour en jour. Elle est même devenue la servante de l’hypocrisie et de la haine.
Dieu nous regarde seulement. Puisqu’il nous a donné beaucoup de chances que nous refusons de saisir.
Les bons Guinéens ne sont pas véritablement les intellectuels que nous sommes.
Plutôt, ce sont les paysans, nos mamans et sœurs vendeuses au marché, les hommes de métier et toutes les autres corporations innocentes qui sont les vrais Guinéens. C’est bien grâce à eux que nous nous épanouissons.
La honte est en train de fuir la Guinée.
Voici une autre occasion qu’on veut encore étouffer.
Nous allons mettre une pression stérile, aveugle et vaine sur les autorités de cette transition, jusqu’à ce qu’elles s’écartent du droit chemin. Ou bien nous allons commencer à taper les tam-tams pour les soutenir, et elles auront d’autres idées.
Le Guinéen veut un chef rationnel, tandis qu’il est lui-même le problème en question.
Pourquoi scolariser les enfants si nos devanciers, et nous-mêmes, continuons à décevoir la République ?
Par Fassou CAMARA, diplômé de licence en Histoire moderne et contemporaine Journaliste reporter.