Siguiri : les tenanciers d’hôtels, bars et restaurants sensibilisés à la lutte contre l’insécurité
À Siguiri, le Tribunal de Première Instance, en collaboration avec l’Office National du Tourisme, a réuni les propriétaires d’hôtels, motels, bars et restaurants pour une séance de sensibilisation sur leur rôle dans la prévention de la criminalité.
Des établissements pointés du doigt
Le procureur de la République près le TPI de Siguiri, Ibrahima 1 Camara, a exprimé son inquiétude face à la recrudescence de l’insécurité dans la ville, indiquant que :
« 80 % des bandits se réfugient dans ces types d’endroits. Nous avons donc demandé aux tenanciers d’être responsables, d’assainir leurs établissements, de refuser la prostitution des mineures, et surtout, de collaborer avec les autorités. »
Tout en précisant que l’ouverture d’un bar ou d’un hôtel n’a rien d’illégal, le procureur a également mis en garde contre les règlements de comptes personnels :
« La justice doit suivre son cours. Nous demandons à la population de ne pas se faire justice elle-même. »
Un secteur à encadrer davantage
Le tout nouveau Directeur préfectoral du Tourisme, Lonceni Condé, a profité de cette rencontre pour se présenter et énoncer ses priorités :
« Nos bars et motels sont devenus des lieux à risque, avec des cas de consommation de drogue, de vente de tramadol et d’exploitation de jeunes filles. Nous devons y mettre un terme. »
Il a insisté sur la régularisation du secteur, rappelant que chaque établissement doit détenir un permis technique d’exploitation, condition essentielle pour exercer légalement.
Une collaboration souhaitée mais des doléances exprimées
Kateline Soropogui, propriétaire du motel La Sagesse, tout en saluant l’initiative, a dénoncé une forme de stigmatisation du secteur :
« Ce n’est pas à nous de couvrir les bandits. Nous sommes prêts à aider les autorités, mais il faut aussi alléger la pression fiscale. Trop de taxes nous étouffent. »
Un appel à la coopération
En encourageant ce dialogue, les autorités espèrent nouer une coopération durable avec les acteurs du tourisme et de la restauration. La sécurité à Siguiri, soulignent-elles, dépend aussi de la vigilance et de l’engagement des établissements privés.
Lamine Mama Kourouma
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