Depuis plusieurs semaines, la Guinée fait face à une pénurie persistante de ciment, un matériau indispensable pour les travaux de construction. Particuliers, promoteurs immobiliers et entreprises du BTP dénoncent les difficultés d’approvisionnement qui paralysent aussi bien les petits chantiers que les grands projets d’infrastructures à travers le pays.
Pour mieux comprendre cette crise, Djiba Sebory Traoré, distributeur de ciment pour la société Sol Guinée, basé dans la sous-préfecture de Khorira (commune urbaine de Dubréka), analyse les causes de cette situation préoccupante.
> « Récemment, le marché du ciment a connu de profonds bouleversements. Le prix du clinker — matière première essentielle — ne cesse d’augmenter, alors que l’offre reste très limitée. Avec la multiplication des chantiers à travers le pays, la demande dépasse largement l’offre. L’approvisionnement devient alors extrêmement difficile. Cette tension sur le marché entraîne une hausse continue des coûts de production, ce qui met en difficulté les entreprises de fabrication », explique-t-il.
Mais au-delà des coûts de production, c’est surtout la logistique qui pose problème.
> « Il devient très difficile d’avoir des camionnettes pour transporter le ciment depuis les usines vers les zones de forte demande. En tant que distributeur, je reçois des commandes allant de 5 à 15 tonnes, mais les livraisons prennent du retard. Les demandes explosent, mais le manque de véhicules freine tout », déplore-t-il.
Face à cette situation tendue, certaines entreprises productrices instaurent des tarifs dits “VIP” pour prioriser certaines livraisons.
> « Ce système de “prix spécial” permet à des clients de bénéficier d’un traitement accéléré. À travers le département logistique, certains camions sont favorisés via des ‘cachets’ qui permettent une prise en charge rapide de la commande et une facturation facilitée après paiement », ajoute Djiba Sebory Traoré.
En attendant une amélioration de la situation, les chantiers tournent au ralenti, les prix continuent de grimper, et les consommateurs n’ont d’autre choix que de patienter… ou de payer plus cher.
Facely Enquêteur Sanoh pour Djamanainfo.com
+224 623 75 80 95
