
Un an après son accession au pouvoir, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye se retrouve face à des défis économiques majeurs, malgré ses ambitions de transformation systémique du pays. Dès son arrivée, il a hérité d’une croissance soutenue (5-6 % par an), mais aussi d’une situation financière préoccupante, marquée par un fort taux de chômage, une dette publique élevée et un coût de la vie en hausse.
Transparence et choc financier
Fidèle à son engagement de transparence, le président a commandé un audit des finances publiques à la Cour des comptes. Les résultats ont révélé une dette bien plus importante qu’annoncée, atteignant environ 100 % du PIB, et un déficit budgétaire accru à 12 %. Cette révélation a eu des réactions immédiates : l’agence de notation Moody’s a abaissé la note du Sénégal à B3, tout comme Standard & Poor’s, rendant plus coûteux l’accès aux financements internationaux.
Renégociation des contrats et souveraineté économique
Dans le cadre de sa vision pour un Sénégal plus souverain économiquement, Bassirou Diomaye Faye s’est engagé à renégocier les contrats pétroliers, gaziers et miniers afin que l’État en tire une plus grande part des bénéfices. Il envisage également une réforme fiscale et maintenir son objectif de sortir du franc CFA, bien qu’aucune mesure concrète n’ait encore été annoncée.
Des actions concrètes pour le pouvoir d’achat
Face à la flambée des prix, son gouvernement a pris des mesures pour soulager la population, notamment en baissant les prix des produits de première nécessité comme le riz, l’huile, le sucre et le pain.
Une vision à long terme : Sénégal 2050
Toutes ces réformes s’inscrivent dans un projet plus vaste, le plan Sénégal 2050 , qui vise à exploiter au mieux les ressources fossiles pour diversifier l’économie. Avec un objectif de production de 100 000 barils de pétrole par jour et l’exploitation du champ gazier GTA partagé avec la Mauritanie, le Sénégal espère générer de nouveaux revenus pour financer son développement.
Bassirou Diomaye Faye mise sur la transparence et la rigueur pour impulser une rupture avec la gouvernance précédente. Cependant, il doit jongler entre la nécessité de rassurer les investisseurs, de rééquilibrer les finances publiques et de répondre aux attentes sociales. Le pari est ambitieux, et les prochains mois seront décisifs pour évaluer l’impact réel de ses réformes.
Source: RFI
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