Kankan : « La liberté de la presse n’est pas un luxe » – l’AJRK mobilisée pour un journalisme responsable

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée ce 3 mai 2025, l’Association des journalistes reporters de Kankan (AJRK) a tenu une cérémonie à la Maison régionale de la presse. Plusieurs autorités régionales, préfectorales, communales et représentants de la société civile y ont pris part.
Dans son discours, le président de l’AJRK a tenu à rappeler l’importance de cette journée : « Aujourd’hui, nous nous rassemblons non seulement pour célébrer une valeur fondamentale de toute démocratie, mais aussi pour rappeler à chacun le rôle vital que jouent les journalistes dans nos sociétés. »
Il a dénoncé les menaces croissantes contre les professionnels des médias à travers le monde : « Partout dans le monde y compris dans des pays où l’on croyait la presse à l’abri les journalistes sont intimidés, censurés, emprisonnés, voire tués pour avoir simplement exercé leur métier. »
Le président a aussi pointé les défis que rencontre la presse en Guinée : « Dans notre propre pays, nous avons encore des défis à relever : garantir l’indépendance des médias, protéger nos confrères face aux pressions politiques ou économiques, renforcer l’accès à l’information, et surtout défendre la sécurité des journalistes sur le terrain. »
En amont de la célébration, l’AJRK avait organisé une formation destinée aux journalistes locaux, axée sur l’éthique, la déontologie et la maîtrise des termes juridiques. « Cette session d’orientation a permis aux participants de mieux cerner certaines expressions juridiques qui causaient assez d’amalgame au niveau de notre corporation », a-t-il expliqué. « Désormais, les journalistes pourront faire la différence entre un prévenu et un accusé, entre jugement et arrêt, entre acquittement et relaxe. »
L’orateur a remercié les parquets de Kankan pour leur collaboration, avant de rendre hommage à ceux qui exercent ce métier avec intégrité : « Je veux ici rendre hommage à toutes celles et ceux qui, chaque jour, informent avec courage et intégrité. »
Il a particulièrement évoqué le cas du journaliste Habib Marouane Camara, disparu depuis décembre 2024 : « Leur combat est notre combat », a-t-il souligné.
Le président de l’AJRK a également salué les efforts des autorités de la transition : « Je m’en voudrais si je ne rends pas un hommage au président de la transition, général Mamadi Doumbouya, pour la mise à disposition de la Maison régionale de la presse, et au Premier ministre Amadou Oury Bah pour sa visite à notre maison commune, où il est venu discuter des véritables problèmes des journalistes évoluant en province. »
Enfin, il a exhorté ses confrères à respecter les règles de la profession : « Je vous invite à vous débarrasser des pratiques qui vont en déphasage avec l’éthique et la déontologie du métier de journalisme. C’est en cela qu’on reconnaîtra en vous des journalistes responsables, respectés et respectables. »
Saliou Cissé pour Djamanainfo
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