Sékou Kaïssa Cissé : « L’État doit assumer sa part dans la prolifération illégale des unités industrielles »

La fermeture récente de plus de 1 700 unités industrielles à travers la Guinée, décidée par le ministère du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises (PME), continue de susciter des réactions au sein de la société. Interrogé ce lundi 28 juillet 2025 sur cette mesure, Sékou Kaïssa Cissé, acteur de la société civile à Kankan, a partagé son avis nuancé sur la question.
Pour lui, cette initiative est justifiée si elle vise à protéger la santé publique.
« Si c’est une manière de préserver la santé publique de la population, je pense que c’est une très bonne chose », affirme-t-il.
Cependant, M. Cissé plaide pour un accompagnement des détenteurs de ces unités industrielles, afin qu’ils puissent continuer à exercer leurs activités dans le respect des normes.
« Il faut faciliter à ces producteurs d’eau l’obtention rapide des documents administratifs et judiciaires, surtout au niveau local, pour éviter les déplacements à Conakry. Dans la région de Kankan, qui possède un fort potentiel minier et où l’orpaillage artisanal est très présent, nos cours d’eau sont déjà impropres à la consommation. Cette mesure doit donc s’accompagner d’un soutien administratif pour permettre à ces unités de fonctionner légalement », explique-t-il.
Sékou Kaïssa Cissé souligne aussi la responsabilité de l’État dans la prolifération illégale de ces unités, imputable selon lui à un manque de moyens des services déconcentrés chargés du contrôle, notamment la direction régionale et préfectorale du commerce et des PME.
« Ces services existent, mais ils sont limités par des moyens logistiques insuffisants, ce qui ne leur permet pas de bien comprendre ni encadrer ces activités », déplore-t-il.
Il déplore également l’absence d’un laboratoire capable d’analyser la qualité de l’eau produite par ces unités industrielles, un élément crucial pour garantir la sécurité sanitaire.
Cette prise de position souligne les défis que pose la fermeture massive des unités industrielles et l’importance d’un encadrement adapté pour concilier santé publique et développement économique.
Saliou Cissé, pour Djamanainfo
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