Union maraîchère de Bordo(kankan) : 25 hectares exploités, mais de nombreux défis à relever

Dans la commune urbaine de Kankan, précisément à Bordo, une dynamique union de sept groupements maraîchers s’illustre dans la culture de légumes sur une superficie de 25 hectares. Cette union regroupe plus de 800 personnes, dont des femmes veuves, des femmes au foyer, des élèves, des étudiants et même des diplômés, tous engagés dans l’agriculture maraîchère.
Sur le terrain, la laitue reste la culture dominante, accompagnée de carottes, piments, aubergines et concombres. Au-delà de l’autonomisation économique, cette activité joue un rôle crucial dans la lutte contre la migration clandestine et favorise la prise en charge des femmes vulnérables.
Cependant, malgré leur engagement, ces groupements rencontrent d’énormes difficultés. Mamadou Mady Camara, ingénieur agronome et encadreur technique de l’union, a lancé un appel pressant aux autorités et aux personnes de bonne volonté pour renforcer leur dispositif de travail :
« Premièrement, c’est de nous aider à renforcer notre réseau d’irrigation. Ce n’est pas qu’on manque d’eau, mais elle ne suffit plus à couvrir tous les besoins du périmètre. Deuxièmement, il faut sécuriser le site et nous doter d’équipements adaptés pour faire prospérer nos activités. Troisièmement, avec le changement climatique, nous avons besoin d’assistants techniques pour lutter contre les maladies qui affectent nos cultures. »
Sur le plan financier, l’organisation repose sur l’apport mensuel de ses membres. Fanta Traoré, trésorière de l’union, explique :
« Ici, chacun travaille sur sa parcelle. À la fin de chaque mois, chaque membre verse 25 000 GNF. C’est cette cotisation que nous déposons à la banque. Les partenaires techniques, notamment des ONG étrangères, nous ont aidés une fois avec des panneaux solaires et un puits. L’État aussi nous soutient, mais c’est de façon irrégulière. Depuis l’arrivée du président Doumbouya, nous gardons l’espoir qu’un soutien durable nous parviendra. Nous avons plus de 20 ans d’expérience. Au départ, nous étions sur un domaine privé, mais aujourd’hui l’État nous a octroyé ce domaine. »
Comme toute organisation sociale, l’union n’est pas exempte de conflits. Mais ceux-ci sont rapidement maîtrisés, rassure Kadia Camara, chargée de la gestion des conflits :
« Réunir des femmes, c’est accepter qu’il y ait des désaccords. Mais ici, les conflits ne durent pas. Dès que je suis informée, j’interviens pour rappeler que nous sommes là pour travailler et subvenir à nos besoins. Aujourd’hui, quand je parle, on m’écoute. On se demande pardon, et c’est fini. »
Face à l’engouement croissant pour cette activité, l’encadreur Mady Camara plaide pour l’extension du domaine cultivable, afin de permettre à davantage de personnes de bénéficier de cette filière porteuse.
Saliou Cissé, pour Djamanainfo.com
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